vendredi, mai 21, 2010

Pour une grande dame

Ce soir, j'irai cueillir cette fleur qui enjolive mon jardin...
Je m'allongerai dans l'herbe folle et lorsque j'aurai trop imprégné la lune de mes regrets, j'humerai lentement son doux parfum. Je laisserai ensuite le vent caresser mon visage pendant que je demanderai au ciel de veiller sur Vous...

Ce soir, je scruterai la Grande Ourse...
Il n'y aura pas de nuage et la nuit sera douce. Je m'imaginerai y décrocher une étoile, oui, la plus brillante et belle de toutes. J'y déposerai un baiser contenant toute l'estime que j'ai pour Vous...

Ce soir, je ferai patienter Morphée quelques heures...
Je lui chuchoterai à l'oreille d'aller plutôt en votre demeure... Qu'elle y chasse le malheur de sa main bienveillante et qu'elle vous borde de réconfort.

Ce soir, vous rêverez d'une fleur, d'une étoile et d'un baiser.
Ce sera une belle et bonne nuit.
Un présent de moi, pour Vous.






mercredi, mai 19, 2010

Repose en paix Adulescente

Et bien voilà.

La véhémente et chaotique s'en est donc allée. Je ne saurais dire quand, exactement, elle a plié bagage. Curieusement, elle me laisse dans un deuil rieur et faste... Je savais bien que ses jours étaient comptés, ce n'était qu'une question de temps, vous savez...

On ne peut vivre sans trêve une jeunesse artificielle. Le temps laisse sur son passage des sillages qui deviennent impossible à dissimuler et de plus en plus difficile à cicatriser.

l'Adulescente laisse dans le deuil 109 lecteurs qu'elle a tous bien apprécié. Elle remercie aussi ses quelques 143 abonnés anonymes qui ont suivi ses aléas durant 2 années...

L'exposition de plusieurs de ses textes reposera ici, sur ce blogue....
En espérant pouvoir, comme elle, continuer à vous divertir tout en pratiquant un passe-temps que je chéri depuis longtemps...

Je te dis aurevoir l'Adu!
Merci pour tout ce qui fut.
xxx

vendredi, mai 14, 2010

Bougalou

Je n’ai jamais connu son nom. Nous le surnommions tous de cette façon. Bougalou.

J’avais à peine 6 ans qu’il déambulait déjà dans les rues. D’un châtain fade, ses cheveux longs et gras dissimulaient un visage allongé d’années de misère.

On lui a collé l’étiquette de fou, de dangereux, d’égaré. On lui crachait au visage toutes sortes d’insanités. Bougalou n’a à ma connaissance jamais bronché..  


Parfois, en essayant de l'éviter, nous pouvions  percevoir ses lèvres craquelées murmurer quelques syllabes mal articulées à un interlocuteur imaginaire qui semblait souvent l'accompagner. Son regard noyé par l'alcool bon marché semblait ignorer l'univers hostile qui lui était réservé.

Tout bon parent enseignait fermement à son enfant de jamais s’en approcher. C’était un ivrogne vous voyez… un drogué et une charogne. 


Je l’ai  pourtant vu un soir d’été,  poings en l’air et genoux par terre .. Je l’ai entendu pleurer, dos courbé, de sa voix enrouée.

Bougalou, comme tous mes amis du quartier, et bien je ne lui ai jamais parlé. J’ai seulement appris, il y a quelques années, qu’on l’avait trouvé raide mort, gisant par terre.. L’air d’un vieux christ, tombé de son calvaire.

J’ai comme un goût amer juste d’y penser… 
Et je crois que c’est ça que ça goûte, la culpabilité. 

mardi, décembre 01, 2009

Insignifiance insupportable

Insignifiant.
Demeurer là, inerte.  Vivre toutes ces secondes éternellement. Attendre qu'un rêve se réalise. Que la vie reprenne forme sous une carcasse qui se noie dans les abîmes d'une âme qui a perdu son souffle. Ne rien faire et s'installer dans le douloureux confort d'une pause sans fin. Attendre et espérer...

Insupportable.
Fermer les yeux pour revoir les images toujours plus floues de ce qui jadis, consumait un coeur enflammé d'espoir et de passion.  Interroger la conscience a savoir quand où et comment l'ego a pu laisser s'infiltrer la médiocrité dans l'être.  Ne plus savoir ce que l'on espère, ce que l'on attend...

Insignifiance insupportable
Celle d'une vie parsemée d'échecs prévisibles.

"Quand il a kidnappé son âme, il n'avait nul moyen d'en payer la rançon. Ce fut une mort sans bruit. Une fin insignifiante dans un monde insuportable"

samedi, octobre 31, 2009

Tears in heaven

Un an et des poussières se sont écoulées depuis ton départ.
Je sais que tu es bien là-haut. T'auras enfin retrouvé tes jambes, ton corps et tes sens.

T'es sans doute l'homme le plus digne que j'aurai jamais rencontré, papa. Un exemple pour les plaignardes comme moi.

Je te la dédie, celle-là...
Parce qu'en un seule chanson, il aura exprimé ce que je ressens, aujourd'hui.

mercredi, octobre 14, 2009

Esquisse d'un projet

En cette ère épidermique, ou le paraître marche sur les plates-bandes de l'être, je me questionne sur le sens que prend la vie. Ma vie plutôt. Cette putain trop usée par les méandres d'un destin trouble. Enculée et prise sauvagement, feignant l'extase à tous futiles apparats. Oui, cette salope qui est mienne.

J'y vomirais mon mal-être de toute mes forces, sans continence. Aussi durement que les sales coups qu'elle m'a donné, ma vie, je lui cracherais tripes et boyaux en pleine gueule. Violemment.

Certainement, j'ai ce besoin de me plaindre.  De râler, m'apitoyer et pleurer sur mon sort. En ces affres instants qui démasquent mon âme, mes doigts m'imposent la révolte.

Je veux composer ma rage en braconnant mon talent qui se cache derrière ma pudeur,  m'insurger à coups de lettres et de mots. Hurler silencieusement à la destinée que j'existe encore...

Parce qu'écrire, on l'a déjà dit, c'est ranger le vrac de sa vie.

lundi, septembre 14, 2009

Comment j'ai rencontré ma merveilleuse personnalité

Je ne sais pourquoi ce souvenir a jailli de l'organe qui me sert de cerveau ce soir.  Probablement que mon amie Conscience a jugé bon de modérer mes ardeurs en voulant ramener à l'ordre mon fidèle comparse Ego qui semble un tantinet trop confiant ces jours-ci.  Et vu qu'il y a des lustres que je n'ai pas laissé Malchance s'émanciper, j'écoute donc Conscience et ferai taire Ego le temps de vous le raconter...

Je devais être en sixième année. Une de mes pires, du temps de l'école élémentaire.  Bien qu'elles m'ont toutes été terribles, point de vue popularité, celle-ci fut marqué par une extrême solitude combinée à un manque total de confiance en moi. 

La gamine que j'étais a donc pris l'habitude de partir avec Solitude pour s'évader de son monde cruel après l'école.  Elle aimait bien se promener à vélo.  Son père prenait donc toujours soins de bien ajuster les freins, gonfler les pneus et huiler la chaîne qu'elle usait sans relâche.  Rage et Tristesse  l'accompagnaient très souvent lors de ses innombrables randonnées.

On dit qu'il faut toujours retirer du positif de nos drames du passé.  Et bien j'avoue que je dois sûrement mes jolies cuisses et mon air athlétique à cette habitude que j'ai gardé. (Chut Ego... silence, j'ai dis plus tôt!)

Un jour, lors d'une de ces trop nombreuses escapade, j'ai fait la rencontre de Honte sur mon passage...

C'est que voyez-vous, trop occupée à philosopher avec Solitude, Rage et Tristesse, je n'ai pas pris le temps d'analyser les potentiels obstacles sur mon passage.  Il était déjà trop tard pour moi quand Jugement s'est pointé. Imaginez, même Réflexe n'a pas eu le temps de m'aviser de l'imminence d'une bouche d'égout sur mon sentier! Je me souviens juste de la présence de Terreur à cet instant.  D'ailleurs, elle s'est manifestée par un cri ho combien retentissant. Il est vrai que Rage a bien essayé de revenir mais Douleur a tôt fait de la chasser une fois que mon popotin a touché terre...

C'est tout de même ironique que ce soit Conscience qui m'ait présenté Ego, ce soir là, quand, à la maison Maman m'a demandée ce qui m'était arrivé. Car bien sur, pour rien au monde je ne lui aurais raconté...

Aujourd'hui, bien qu'il m'arrive parfois que Solitude, Rage et Tristesse viennent me visiter, mon amie Humour à tôt fait de les renvoyer. Et remerciez Malchance de faire en sorte que je puisse le partager!